France Urbaine appelle à une refondation du système de santé « par les territoires » et à faire de la santé mentale un axe majeur des politiques territoriales de santé

Cette association de collectivités représentant les métropoles, les agglomérations et grandes villes a récemment élaboré un communiqué à ce sujet et à destination du ministère de la Santé et de la prévention.

Cette contribution tient en 25 propositions qui appellent des politiques publiques en santé émanant des territoires, lesquels disposent de la majorité des leviers d’action pour agir sur les déterminants de santé, mais aussi pour lutter contre les inégalités sociales et territoriales. 

France Urbaine part ainsi du constat d’une crise profonde touchant le système de santé qui justifie une réinvention totale de celui-ci, dans son organisation mais aussi dans sa philosophie : il s’agit tout autant de construire un nouveau modèle de santé qu’un nouveau modèle social et une nouvelle démocratie territoriale

Les 25 propositions sont classées dans 5 catégories, identifiant chacune un grand axe de refondation :

  • Prévention et promotion de la santé ; 
  • Inclusion des enfants et adolescents dans les politiques de santé ; 
  • Place de la santé dans la politique de la ville ; 
  • Création d’une instance de copilotage des politiques de santé au niveau de la métropole ou de l’agglomération ; 
  • Renforcement des synergies entre tous les acteurs du soin à l’échelle territoriale.  

Parmi les propositions développées ici, nous pouvons citer la première, appelant à reconnaître aux territoires urbains une autonomie d’action en matière de prévention et de promotion de la santé. Cela passe, en premier lieu, par un réel financement des actions de prévention menées au plus près des populations et des réalités territoriales : lutte contre les addictions ou la sédentarité, prévention des cancers, etc. Il s’agit aussi de donner les moyens aux territoires de mener des expérimentations adaptées aux problématiques locales, en intégrant prévention primaire, secondaire et tertiaire via des dispositifs financiers dédiés – à titre d’exemple, nous pouvons donner le financement pérenne d’un poste de coordonnateur de CLSM, qui initiera de telles expérimentations sur son territoire.  

La seconde, quant à elle, insiste sur la place primordiale que doit tenir la santé mentale dans les politiques territoriales de santé, à tous les âges, dans l’ensemble de l’offre sociale, etc. ; c’est à ce titre que France Urbaine défend le rôle que peuvent jouer les CLSM. Ces derniers sont par ailleurs convoqués lorsque l’association défend la place, nécessairement importante, de la prévention et de la promotion de la santé dans les contrats de ville 2024-2030 ; pour ce faire, ces derniers appelleront une articulation étroite entre les contrats locaux de santé (CLS), les ateliers santé-ville (ASV) et les CLSM.                      

Du reste, cette riche contribution met notamment l’emphase sur les synergies à développer sur les territoires, que ce soit à travers la création d’une instance de copilotage des politiques de santé globale à l’échelle de la métropole ou de l’agglomération, dont l’un des préludes est un diagnostic territorial en santé, partagé efficacement entre tous les acteurs du territoire (agence d’urbanisme, CPAM, ARS, université), ou grâce au renforcement des compétences et moyens financiers et humains des délégations territoriales des ARS,  appelées à jouer un rôle capital dans la fluidification du dialogue territorial.

 Nous pouvons ajouter, pour conclure, que le renforcement de synergies existantes ou la création de nouvelles, et ce, entre tous les acteurs du territoire – de la santé, du social, du logement, etc.- est un objectif-clé des CLSM, maillon indispensable selon nous d’une politique territoriale de santé efficace.

 

Voir la contribution complète : https://franceurbaine.org/fichiers/documents/franceurbaine_org/contrib_cnr_sante.pdf