[PUBLICATION] État du fonctionnement des conseils locaux de santé mentale (CLSM) pendant l’épidémie de Covid-19 en France

Le Centre national de ressources et d’appui aux CLSM publie une nouvelle ressource : l’État du fonctionnement des conseils locaux de santé mentale (CLSM) pendant l’épidémie de Covid-19 en France, issu d’une étude mixte, à la fois qualitative et quantitative, menée auprès des coordonnateur·rices de CLSM.

 

Cet article recense et analyse :

12 entretiens réalisés en avril 2021 avec des coordonnateur·rices de CLSM ;
Les résultats de deux enquêtes : la première, lancée en avril 2020 et qui avait donné lieu à une publication en mai de la même année, a été complétée par 101 coordonnateur·rices correspondant à 119 CLSM (soit 48 % de l’ensemble des CLSM actifs en 20206) ; dans le but d’opérer un suivi et de rendre compte de la poursuite ou non des actions menées au premier confinement, une seconde a été lancée en décembre 2020 et clôturée en janvier 2021 – 90 coordonnateur·rices correspondant à 108 CLSM (41,5 % de l’ensemble des CLSM actifs en 2021) y ont répondu.

Et répond à plusieurs objectifs :

Faire remonter les constats des coordonnateur·rices sur le terrain en termes d’impact sur la santé mentale de la population ;
Évaluer les difficultés rencontrées et solutions développées, par les acteurs à l’échelle locale au sens large mais surtout par les CLSM, pour répondre aux besoins en santé mentale créés ou amplifiés par la crise ;
Tirer des leçons pour l’avenir en termes d’actions et politiques de soutien aux CLSM, et plus globalement en termes de politiques de santé mentale.

 

Lors du précédent état des lieux national sur le fonctionnement des CLSM en période de confinement publié en mai 2020, le Centre national de ressources et d’appui aux CLSM avait insisté et conclu sur plusieurs points, toujours valides ou d’autant plus confirmés aujourd’hui.

Le Centre avait tout d’abord souligné la mise en évidence du rôle majeur des déterminants sociaux de santé mentale pendant la crise sanitaire, ceux-ci sont désormais largement reconnus.

Aussi, les CLSM ont été de vrais baromètres locaux de l’état de santé mentale de la population. Ils ont fait remonter des préoccupations faisant écho aux études menées à l’échelle nationale et internationale, et notamment le fait que les risques liés à la santé mentale sont traversés par de fortes inégalités – ces inégalités dans et entre les territoires s’étant aussi révélées à travers leur modalités ou absence de fonctionnement.

Le Centre avait en outre, relevé l’impact de l’appui sur de nouveaux modes de communication, la déstigmatisation engendrée par la prise de conscience par beaucoup que la santé mentale est l’affaire de toutes et tous, l’expression de nombreuses formes de solidarité à l’échelle locale, une forte mobilisation des partenaires…

La mobilisation de la sphère politique pour la santé mentale apparait comme l’une des plus grandes avancées permises par la crise. En effet, si l’engagement de la psychiatrie, des professionnels de terrain et des personnes concernées a également largement été salué par les coordonnateur·rices, la crise a permis d’impulser une réelle appropriation du sujet par les acteurs du champ politique.

Les CLSM n’étant pas des institutions, ils visent – comme instance de concertation et de décloisonnement – à mettre en synergie ses acteurs dans le but d’améliorer la santé mentale, et donc la santé globale de la population. Ils sont apparus comme des espaces de travail et de réflexion particulièrement adaptatifs au terrain. Dans l’ensemble, ils ont contribué et ont continué à amplifier leur action après la crise.

Par ailleurs, la multiplication des actions concrètes et la créativité ont été la règle durant cette période.

Enfin, le rôle des quatre composantes (élus, psychiatrie, usagers et aidants) des CLSM n’a jamais été aussi évident : c’est la convergence des actions des différents acteurs et institutions qui crée des déterminants de santé positifs.

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