SISM 2023 – Témoignage d’Emmanuelle Faure, coordinatrice du CLSM d’Avignon
» Cette journée du 21 octobre 2023 au centre social espace pluriel n’avait pas de titre. Quand le programme des SISM en Vaucluse a été traduit en FALC*, le groupe de travail s’est chargé de lui en trouver un et elle est devenue la « journée des amis de la santé mentale ». Cet intitulé peut paraître naïf ; en fait, il dit beaucoup de la thématique de cette année : « A tous les âges de la vie, ma santé mentale est un droit ».
A tous les âges de la vie, ma santé mentale est un droit, c’est ce qu’ont dit les 3 lecteurs du « manifeste d’une rétablie » de Magali Lavirotte à une cinquantaine d’auditeurs captivés. Juriste internationale, spécialisée dans les atteintes aux droits de l’homme, Magali met en perspective son expérience de patiente en psychiatrie : quels droits quand viennent les premiers symptômes ? Quels droits quand l’hospitalisation sous contrainte s’impose, quand les soignants peinent à reconnaître la légitimité de la demande, quand la société stigmatise ? Hommage à Olympe de Gouges, Gandhi, Simone Veil, Nelson Mandela, Kofi Annan.
C’est qu’ont dit les livres vivants lors de l’après-midi de rencontre avec des lecteurs curieux, émus, enthousiastes dans le cocon décoré par l’équipe et sous le regard vigilant des bibliothécaires. La bibliothèque vivante ouvre un droit à la parole et un droit à l’écoute. Elle offre un espace d’échange, un temps privilégié de confidences offertes et reçues.
C’est ce qu’on dit les habitants du quartier, et aussi les résidents du foyer d’hébergement qui les ont rejoints en participant aux ateliers. Ecrire ensemble, improviser une scène de théâtre, ou explorer son clown intérieur, finir en hurlant pour encourager l’équipe qui danse le Krump**, s’effondrer sur une chaise et verser une petite larme devant le spectacle « tous des monstres » de la compagnie La Sauce au Clown.
C’est fini ? a demandé une petite fille après la troisième histoire du spectacle. Non, ce n’est pas fini, parce que cette journée des amis de la santé mentale nous a donné espoir. Elle nous a montré qu’avec l’équipe d’un centre social qui se mobilise pendant le week-end, on peut accueillir jusqu’à 120 personnes, régaler des habitants en évoquant la santé mentale sans tabou. On peut attirer l’attention d’un Directeur adjoint et d’un chef de pôle et faire des projets avec un maire de quartier. On peut révéler des talents et asseoir les partenariats sur de solides amitiés. »
*FALC : facile à lire et à comprendre
** Krump : danse urbaine permettant de libérer ses émotions et son énergie