À l’heure des SISM, le plébiscite du ciné-débat
Durant les Semaines d’information sur la santé mentale (SISM), qui se sont déroulées du 9 au 22 octobre sur le thème « À tous les âges de la vie, ma santé mentale est un droit », le ciné-débat est apparu comme un médium privilégié.
Dans les animations portées par les CLSM durant les SISM, la forte prévalence du ciné-débat, et plus généralement du médium culturel, s’inscrit dans une démarche plus globale visant à toucher le « grand public » – ce qui est l’un des objectifs des SISM -, là où des formats du type « table ronde » seront moins accessibles. Par ailleurs, les films projetés n’ont pas forcément – en apparence – trait à la santé mentale, ce qui vise aussi à insuffler au public une approche globale de celle-ci. Au-delà de ces objectifs communs, il existe autant de ciné-débats que de CLSM, même si l’on peut identifier quelques thématiques privilégiées, gravitant autour du thème des SISM, à l’instar de la santé mentale périnatale et, par extension, celle des mères, ou encore la santé mentale des personnes âgées.
Le CLSM du territoire messin propose ainsi 3 ciné-débats durant les SISM, parmi lesquels nous pouvons citer « Tully », comédie dramatique qui aborde les difficultés de la maternité. Le CLSM de Dunkerque organise, quant à lui, la projection du « Ravissement », dont le sujet est également la maternité, qui y est abordée de manière presque secondaire. À Cagnes-sur-Mer, le choix du CLSM s’est porté sur « À plein temps », fiction sur la difficile conciliation entre carrière professionnelle et vie de famille monoparentale.
De même, la santé mentale des personnes âgées a fait l’objet de nombreux cinés-débats : à Bayonne, le CLSM Navarre-Côte Basque a proposé la projection de « The Father », film oscarisé sur la démence et ses conséquences. Le CLSM Pays Centre-Ouest Bretagne (COB) a organisé la diffusion du documentaire « Que reste-t-il ? », portant sur la solitude liée au grand âge. Enfin, nous pouvons également citer la projection, organisée par le CLSM de Toulouse, de « Professeur Yamamoto part à la retraite », documentaire portant sur l’existence sacrificielle d’un psychiatre de 82 ans, et dont l’affaiblissement va croissant.
Du reste, nombre de ciné-débats proposés par les CLSM s’attellent à la déstigmatisation des troubles psychiques auprès du grand public, objectif commun aux SISM et aux CLSM. Le CLSM de La Rochelle a ainsi proposé « Fréquence Julie », documentaire retraçant le parcours d’une personne souffrant de schizophrénie – le débat qui s’ensuit a été, par ailleurs, animé par la réalisatrice, l’ « héroïne », et complété de témoignages de personnes souffrant de schizophrénie. Le CLSM Pays Sud-Toulousain a lui proposé le documentaire « Sur l’Adamant » du nom d’un centre de jour situé sur une péniche et accueillant des adultes souffrant de troubles psychiques. Enfin, le CLSM d’Avignon a organisé la projection d’ « Habités », documentaire où la réalisatrice rencontre et suit quatre habitants de Marseille qui vivent « entre raison et déraison », et entre vie en ville et périodes d’hospitalisation.