Les référents « prévention radicalisation »

Qu’est-ce que la radicalisation ? Quels liens avec la santé mentale ? 

La radicalisation est un phénomène relativement nouveau, souvent mal compris : si la cause du problème a longtemps été considérée comme étant la religion, la recherche explique aujourd’hui que la radicalisation constitue en fait une réponse à une situation de rupture sociale.

« Ainsi, le phénomène touchant toute la société française, la prévention passe par une action commune de tous les acteurs potentiellement impliqués.
Les acteurs du renseignement, de la sécurité, de l’éducation nationale, les travailleurs sociaux et les professionnels de santé sont amenés à travailler en réseau afin de prévenir la radicalisation mais aussi la prendre en charge et soutenir les familles.

Dans ce contexte, le monde de la santé est concerné, mais pour une part relativement minoritaire puisqu’il a été estimé par la MIVILUDES que 7 à 10% des personnes radicalisées souffrent d’un problème psychopathologique sous-jacent.

Cependant, pour que cette part soit individualisée, il est nécessaire que les acteurs de santé participent au repérage et à l’évaluation de ces patients potentiels. Des travaux de recherche ont été lances pour évaluer les personnes radicalisées dans le domaine de la santé mentale et favoriser une prise en charge adaptée.

Pour cela, les acteurs de santé doivent être sensibilisés au phénomène et des réseaux de psychologues et de psychiatres impliqués sur ce sujet sont très utiles pour soutenir la prévention, l’identification et le traitement des cas pathologiques. Il s’agit cependant d’un sujet complexe pour lequel les professionnels de santé ont besoin d’un soutien de la part des ordres et des fédérations qui peuvent les aider en les conseillant sur le plan réglementaire mais aussi éthique. » (Source : https://www.ars.sante.fr/prevention-de-la-radicalisation-role-et-missions-des-agences-regionales-de-sante)

Contexte : Présentation du CRESAM-Occitanie

Dans le cadre d’une réunion organisée par l’ARS Occitanie , le Centre national de ressources et d’appui aux CLSM a bénéficié d’une présentation des missions d’une structure ressource en santé mentale de la région Occitanie qui a pour objectifs la prévention, l’aide à la compréhension et à la prise en charge des populations engagées dans des processus de radicalisation violente : le CRESAM-Occitanie.

Le CRESAM a pour mission :

  • Recenser les ressources sur la question des radicalités violentes en lien avec les questions de santé mentale :
    • Ressources bibliographiques et scientifiques
    • Les expériences et les pratiques existantes en matière de prévention et de prise en charge
  • Apporter un appui aux professionnels sur :
    • Le cadre éthique et légal
    • Les aspects cliniques
    • Les partenaires possibles
  • Réaliser des actions de sensibilisation et de formation :
    • Journées annuelles
    • Interventions départementales avec les délégations départementales des ARS
    • Formations gratuites sur demande
  • Contribuer à la structuration des actions sur la région :
    • Élaboration d’une cartographie régionale des dispositifs
    • Recherche-action en lien avec la FERREPSY sur des situations rencontrées par les professionnels
    • Échanges et construction de réseaux : PJJ, DISP, services de psychiatrie, prévention spécialisée, ASE, etc.

Les référents « prévention radicalisation » : qui sont-ils ? Quelles sont leurs missions ? 

Le coordonnateur du CRESAM est par ailleurs référents « prévention radicalisation » sur la région Occitanie. Il existe des référents « prévention radicalisation » dans chaque région, dont les missions sont :

  • Identifier tous les acteurs qui peuvent être mobilisés dans chaque région
  • Nommer des référents départementaux pour soutenir leur action
  • Établir une cartographie des professionnels aux compétences spécifiques
  • Organiser une sensibilisation des établissements et des professionnels de santé

Pourquoi en faire des partenaires des CLSM ?

Exemples d’articulations possible CLSM/actions de « prévention radicalisation » :

  • Organiser des formations et interventions auprès des professionnels de terrain et des professionnels de santé
  • Alimenter et bénéficier du partage des ressources professionnelles sur cette thématique
  • Faire participer les réseaux d’acteurs concernés par la santé mentale des CLSM aux actions et réseaux en lien avec la prévention de la radicalisation
  • Participer aux actions de déstigmatisation de la maladie mentale (par exemple en travaillent sur la différence entre manifestations symptomatiques de la maladie mentale et processus de radicalités violentes)

Pour aller plus loin 

Pour plus d’informations sur le CRESAM-Occitanie : https://www.chu-toulouse.fr/-centre-de-ressources-regional-en-sante-mentale-

Pour plus d’informations sur le rôle des ARS en matière de prévention de la radicalisation :https://www.ars.sante.fr/prevention-de-la-radicalisation-role-et-missions-des-agences-regionales-de-sante

Vos retours d’expérience nous intéressent !

Si vous avez déjà travaillé sur la thématique de la radicalisation dans le cadre de votre CLSM, n’hésitez pas à nous faire part de votre retour d’expérience : votre témoignage pourra, si vous le souhaitez, figurer dans l’article.