France Urbaine publie un podcast sur la conciliation entre vie en ville et santé mentale

Le dernier épisode du podcast « Échos urbains », créé par France Urbaine en avril 2022, fait intervenir deux élus pour discuter du sujet. 

Cet épisode est le deuxième consacré à la santé mentale, après celui qui voyait intervenir Rachel Bocher, cheffe de service de psychiatrie au CHU de Nantes, qui dressait un état des lieux de la santé mentale, de l’accès aux soins psychiatriques et de la prévention en santé mentale en France. 

Celui-ci, introduit par Arnaud Robinet, maire de Reims et président de la Fédération hospitalière de France, voit intervenir Grégory Doucet, maire de Lyon et co-président de la Commission « Santé » de France Urbaine, ainsi que Ziad Kodhr, conseiller municipal de la ville d’Arras, médecin urgentiste et vice-président de la Fédération hospitalière de France Nord-Pas-de-Calais.

M. Robinet rappelle que la pandémie, avec ses conséquences très fortes sur la santé mentale, en particulier celle des jeunes, a généré une demande de soins de plus en plus forte. Il martèle d’emblée que la santé mentale concerne toutes les politiques publiques – que, autrement dit, il n’existe pas de politique publique dont l’impact sur la santé mentale est neutre. En cela, il rappelle le plaidoyer de Charlotte Marchandise, dont nous avons parlé ici. De fait, la santé mentale doit être une politique interministérielle et, surtout, doit être intégrée dans toutes les politiques locales pour construire des villes favorables à celle-ci.  

Ziad Kodhr détaille que si la question de départ se pose, c’est parce que l’environnement urbain peut être un facteur de fragilité – par exemple, en Europe, on compte deux fois plus de personnes schizophrènes en milieu urbain qu’en milieu rural. Cela s’explique par des facteurs environnementaux et socio-économiques souvent dégradés, ne serait-ce que les diverses pollutions (sonores, lumineuses) ou le manque d’espaces verts, et face auxquels les habitants ne sont pas égaux. Il plaide alors pour un diagnostic local en santé mentale, au plus proche des réalités du terrain – à l’échelle du quartier.                                                                                                                                                       

Grégory Doucet prolonge la réflexion, en arguant que la santé mentale n’est pas qu’un enjeu sanitaire – tous les déterminants de la santé doivent être considérés, sur lesquelles ce sont les villes – et les services publics en général -, et non pas le secteur sanitaire, qui ont le plus de prises. Si la santé mentale n’est normalement pas une compétence des villes, l’Appel de Nantes a bien montré que ces dernières étaient conscientes du rôle qu’elles avaient à jouer en la matière.  

Les deux élus s’accordent alors sur le rôle du CLSM, qui permet justement d’agir au croisement des déterminants de la santé, et qui doit être porté par les élus et par la psychiatrie, mais pas seulement – les professionnels du médico-social, les usagers, et les habitants doivent en être partie prenante, dans le cadre d’une approche globale de la santé où la prévention est capitale. Au niveau lyonnais, Grégory Doucet détaille, au titre des actions concrètes pour créer des villes favorables à la santé, la création d’un CLS mais aussi de CLSM, qui ont vocation à mettre en réseau différents professionnels, et de créer un « écosystème favorable à la santé mentale » grâce à un « décloisonnement ». Des actions simples, prises en concertation avec tous les acteurs, tel le « verdissement » des villes, permettent d’agir localement sur la santé mentale, tout en la pensant de manière globale.  

Écouter le podcast : ici