l’AdCF et France Urbaine plaident pour le soutien au développement des CLSM au Segur de la santé

L’ADCF, Assemblée des Communautés de France : la voix des intercommunalités de France fédère 1000 intercommunalités dont 219 agglomérations & 18 métropoles compte parmis ces 4 recommandations au Segur de la santé une proposition de soutien au déploiement et au soutien des conseils locaux de santé mentale, comme instrument efficace et exemplaires des coordinations  construire dans les territoires.

à retrouver ici :

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Extraits :
Avant propos :
Le soin est l’affaire des soignants, mais la santé est l’affaire de tous. Au sein des collectivités locales, élus et agents ont à cœur de promouvoir le bien-être global de la population des territoires qu’ils servent.
La reconnaissance d’une responsabilité partagée de l’État et des collectivités territoriales sur la politique de santé paraît aujourd’hui nécessaire pour lever les obstacles au changement de notre système de santé mis à rude épreuve par la crise du SARS-CoV-2. Ce principe de responsabilité, le Gouvernement et les grandes villes et agglomérations y avaient déjà souscrit lors de la signature entre eux du Pacte de Dijon pour la cohésion urbaine et sociale (voir encadré). L’initiative du Ségur de la Santé est l’occasion de renouveler cet engagement :
• En articulant davantage les périmètres de l’administration sanitaire avec ceux des collectivités locales pour une meilleure cohérence territoriale et des coopérations réellement efficaces ;
• En traduisant ces coopérations dans des gouvernances territorialisées et intégrées qui permettent aux collectivités locales d’accompagner les soignants ;
• En généralisant les contrats locaux de santé dans tous les bassins de vie avec des appuis en ingénierie conséquents (coordination, animation…) ;
• En soutenant le déploiement et le soutien aux conseils locaux de santé mentale, instruments efficaces et exemplaires des coordinations à construire dans les territoires.
La santé mentale dans la cité, priorité du déconfinement (P11)
La pandémie et son corollaire, le confinement, ont mis à rude épreuve l’état de santé mentale de la population, en particulier ses membres déjà les plus fragiles (précaires, isolés, personnes âgées, migrants, etc…), ainsi que ceux les plus exposés (soignants, aidants, agents publics, métiers de première ligne, caissières, livreurs, etc…). Le mal-logement, le décrochage scolaire et numérique, la consommation d’alcool, de tranquillisants et de stupéfiants, les violences intrafamiliales ont connu une augmentation sensible qui reste à objectiver. L’anxiété générale de la population s’est accrue, face à la peur du virus mais aussi de ses conséquences économiques vécues ou anticipées. Les centres médico-psychologiques ont connu une recrudescence de consultations, notamment de patients nouveaux. Les territoires les plus en difficulté (quartiers prioritaires, rural isolé en décrochage économique…) ont été les plus touchés. Le 13 mai 2020, le secrétaire général des Nations unies, M. Guterres, invitait « les gouvernements, la société civile, les autorités sanitaires et d’autres acteurs à se réunir d’urgence pour se pencher sur l’incidence de cette pandémie sur la santé mentale ». Et d’ajouter : « Même lorsque la pandémie sera contrôlée, ces personnes et ces communautés continueront de souffrir d’affliction, d’anxiété et de dépression ». Ce constat est largement partagé dans les territoires, tant par les soignants que par les élus et les acteurs du champ social et médico-social. Les conseils locaux de santé mentale (CLSM) ont, pour la majorité d’entre eux, poursuivi le travail de décloisonnement entre les acteurs de la santé mentale, malgré les tentations de repli de chaque acteur sur son champ d’intervention propre, au plus fort de la crise. Des cellules d’écoute ont été mises en place, des réseaux de thérapeutes volontaires ont été constitués, dans certains cas les commissions pour le traitement des cas complexes ont continué à travailler. De nombreux coordinateurs de CLSM estiment aujourd’hui que la pandémie a accru les inégalités sociales face à la santé mentale. Très rapidement et dans chaque territoire, des diagnostics de l’état de santé mentale de la population devront être établis. Sur cette base, la mobilisation des acteurs en santé mentale devra se poursuivre pour organiser les débriefings post-traumatiques, étendre les lieux d’écoute, aider les aidants, consolider les médiations santé/social. Pour poursuivre ces efforts de coordination, de décloisonnement, de facilitation et de lien avec la population, les CLSM sont des outils stratégiques qui doivent être soutenus. Leur généralisation doit être appuyée dans tous les bassins de vie. Les CLSM offrent un modèle des coordinations en santé que nous appelons de nos vœux : présidés par des élus, établis à l’échelle d’un territoire de projet opérationnel (de l’arrondissement au regroupement d’intercommunalités), ils animent au quotidien une communauté d’acteurs suffisamment proches pour se rencontrer mais qui, sans ces espaces de décloisonnement, n’auraient sans doute pas pu se connaître et collaborer.