L’approche globale de la santé mentale, ciment des CLSM, est bien perceptible durant les SISM, de même que son corollaire – une grande pluralité de partenaires, au-delà du seul secteur sanitaire.  

Adopter une approche globale de la santé mentale, c’est non seulement dire que tout un chacun peut être concerné par des troubles de santé mentale au cours de sa vie, mais aussi affirmer qu’aucune politique publique est neutre quant à la santé mentale. C’est aussi bien la philosophie des CLSM que des SISM. Par ailleurs, intéresser le grand public à la santé mentale, faire prendre conscience que nous avons tous·tes une santé mentale indépendamment de notre état de santé, est l’une des raisons d’être de ces dernières.

De fait, ce décloisonnement du seul horizon abstrait des « fous » s’applique aussi au champ professionnel ; la santé mentale n’est pas que l’affaire des psychiatres, et les actions des CLSM durant les SISM l’illustrent bien.  

Peu importe le format de l’action – forum, ciné-débat, théâtre-débat, table ronde, vernissage, rencontre, portes ouvertes, atelier, concert, conférence, webinaire, etc. -, adapté en fonction du public visé, une volonté commune de « mettre tout le monde autour de la table » transparaît largement.                                                                                                                                                          

Le CLSM de Cergy-Pontoise a ainsi organisé un Forum de la santé mentale, ouvert à tous et toutes, et portant sur 4 thématiques, dont « Découvrir, se réaliser, s’épanouir ». Pour cette dernière, les exposants ont été aussi bien des clubs sportifs qu’une compagnie de théâtre, aussi bien un groupe d’entraide mutuelle (GEM) que des maisons  hospitalières. Dans le même registre, le CLSM de Laval Agglomération a coordonné une journée “Bien dans ma tête” avec, pour thématique, celle des SISM. À destination d’un public étudiant, l’action s’est traduite en 9 ateliers artistiques, animés notamment par des professionnels de santé : collage figuratif, fresque collective, émission de radio…                                                                                               

Par ailleurs, et de manière assez originale, les CLSM parisiens ont proposé une animation « bibliothèque vivante », où les visiteurs sont invités à choisir des « livres incarnés », c’est-à-dire des habitants qui livreront leurs récits sur la santé mentale - cette animation a également été proposée par le CLSM de Nice, avec les étudiants pour public. Les CLSM parisiens ont aussi organisé une après-midi porte ouverte dans un centre médico-psychologique, durant laquelle se sont tenus deux concerts ainsi que des “consultations poétiques”.                                                                                          

En termes d’animation innovantes, nous pouvons également citer le format “porteur de parole”, proposé par le CLSM de Caen-Mondeville-Hérouville-Saint-Clair : à deux reprises, les partenaires du CLSM se rendent sur des marchés pour discuter avec les habitants des liens entre santé mentale et environnement, diffuser une gazette avec des interviews d’usagers d’un SAMSAH, etc. Enfin, le CLSM de Clermont-Ferrand a choisi d’utiliser le fil rouge “amour et santé mentale à tous les âges de la vie” ; Pour ce faire, il a proposé une projection du film « Vice Versa » à 4 classes suivies de 3 séances en classes, 1 projection pour les séniors, une table ronde sur l’amour de soi et une soirée « nuit des cœurs brisés » pour les étudiants.                                                                                                                              

Plus globalement, les SISM sont parfois l’occasion, pour les CLSM, de réaliser leur assemblée plénière, en profitant de l’effervescence autour de la santé mentale pour y réunir un maximum d’acteurs, de tous horizons : ainsi en est-il du CLSM de Villejuif, qui fait suivre cette assemblée d’un « spectacle cabaret » mettant en scène les idées reçues autour de la santé mentale, ou du CLSM de Bugey-Sud.