Une attention constante portée aux inégalités sociales de santé

Depuis sa création, le Centre national de ressource et d’appui aux CLSM porte dans ses missions une attention particulière à la question des inégalités sociales de santé.

Les inégalités sociales de santé sont les différences dans l’état de santé des individus issues de déterminants sociaux structurels (genre, niveau socio-économique, niveau d’étude, politique publique...) et intermédiaires (comportements, conditions de vie...). Elles sont importantes, systématiques, et contrairement aux inégalités liées à l’âge ou à la génétique, elles sont évitables. 

Ex : Parmi les 20% des ménages les plus modestes, 16% sont concernés par un syndrome dépressif (contre 8% parmi les 20% des ménages les plus aisés - Enquête EpiCove, Dress/INSERM

La Politique de la ville : une réponse territoriale aux inégalités

Afin de contrer les conséquences de ces inégalités et de les réduire, l’État français a mis en place la Politique de la ville.

Née à la fin des années 70, cette politique de cohésion urbaine et de solidarité envers les quartiers défavorisés et leurs habitants est issue d’un constat majeur : il existe, au sein des territoires, de nombreuses inégalités qui touchent aux droits fondamentaux d’un citoyen. Accès à l’emploi, à un logement, aux soins, aux droits, à l’éducation, à la culture… au sein d’une même ville, tous les habitants ne bénéficient pas des mêmes chances. Ces inégalités d’accès, concentrées sur des zones géographiques identifiées, sont associées aux inégalités sociales déjà existantes, et s’entretiennent mutuellement : en vivant dans un quartier défavorisé, un individu a moins de chance de trouver un emploi (niveau d’étude faible, stigmatisation), ce qui l'enferme dans un niveau socio-économique faible, l’empêche d’accéder à des soins, et en finalité, impacte son état de santé, qui impactera ses possibilités d’accéder à un emploi, etc.

La politique de la ville définit des territoires dits « prioritaires » (les QPV) en se basant sur des critères objectifs de revenu et de densité urbaine : en 2024, 1609 quartiers étaient classés en QPV, couvrant environ 6 millions d’habitants (8% de la population française). Ils sont majoritairement situés dans les régions et territoires outre-mer, l’Île-de-France, les Hauts-de-France et la région PACA. ANCT, 2024

Pilotés au niveau local par les délégués du préfet à la politique de la ville et les intercommunalités (agglomérations, métropoles, communautés de communes, etc.), la politique de la ville vise à réduire les écarts de développement à travers des interventions ciblées, notamment en matière d'emploi, d'éducation, de cadre de vie et de sécurité.

Chaque année, les habitants des QPV bénéficient ainsi d’actions et de programmes spécifiques visant à réduire les inégalités avec le reste de la population.

Le rôle clé des CLSM dans les territoires prioritaires

De par son approche par les déterminants de santé et de par sa philosophie de démocratie sanitaire, la démarche CLSM a toute la légitimité pour intervenir auprès des populations les plus précaires : en s’articulant avec les acteurs clés des QPV (ASV, cités éducatives, maisons de quartier, ambassadeurs santé…), le CLSM peut ainsi lui aussi contribuer à réduire les inégalités sociales de santé en développant des actions en santé mentale englobant les différents enjeux de la politique de la ville et des politiques de droit commun : éducation, jeunesse, urbanisme, emploi, culture, sport, cohésion sociale…

Soutenu par l’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT) depuis 20217, le centre national de ressource et d’appui aux CLSM assure le suivi de la couverture des QPV par les CLSM et se fait le relai de toutes les initiatives/évènements concernant la Politique de la ville. Il partage son expertise en partenariat avec des acteurs de la Politique de la ville, comme les Centres ressources politique de la ville, et a notamment développé en 2022 et déployé pendant deux ans un programme à destination des CLSM couvrant des quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV).

« La santé mentale dans mon quartier »

Afin de valoriser cette expérimentation qui a rencontré une mobilisation très forte et répondu à de nombreuses attentes et objectifs locaux, le Centre met à disposition les différents outils crées à l’occasion du programme sous la forme d’un kit composé :

  • d’ un bilan-chiffres clés du programme déployé en 2022 et 2023
  • d’une évaluation d’impact (évaluant ce qui s’est passé à la suite du déploiement)
  • d’un cahier des charges (document cadre permettant le bon déroulement du programme)
  • du déroulé pédagogique des séances de sensibilisation
  • des supports de communication utilisés lors du déploiement en 2022 et 2023
  • des outils d’évaluation utilisés pour analyser la mise en œuvre du programme

L’objectif de ce kit est d’inspirer les acteurs des territoires qui souhaitent développer des projets de sensibilisation ainsi qu’une dynamique collective sur la santé mentale à l’échelle d’un quartier ou d’une collectivité.

Télécharger le kit

Un webinaire de lancement du kit a eu lieu le 27 novembre 2025. Il contient la présentation du programme et de ses résultats, la présentation du kit et des retours d’expériences de coordonnateurs de CLSM et participants qui ont participé au déploiement en 2022 et 2023.

Revoir le replay

 

Quelques ressources clés pour aller plus loin